mardi 19 mai 2015

Lascaux à Paris

J'ai visité ce matin avec d'autres journalistes l'exposition Lascaux à Paris, qui ouvrira au public dès demain matin, dans le pavillon 8 du Parc des expositions de la Porte de Versailles. Les Aquitains hausseront avec raison les épaules : cette exposition a été créée à Cap Science à Bordeaux en octobre 2012. Elle est ensuite partie outre-atlantique, à Chicago, puis Houston et Montréal. Revenue sur le vieux continent, à Bruxelles, elle fait halte à Paris jusqu'en août avant d'aller conquérir l'Asie.

Pour les amateurs d'art rupestre, cette exposition est un moyen de patienter en attendant l'ouverture (annoncée pour l'an prochain mais, on le sait, les grands travaux terminent rarement à l'heure) du Centre international de l'art pariétal en cours de construction à Montignac, la commune de Dordogne qui abrite la grotte. Ce nouveau bâtiment contiendra en particulier une réplique complète de cette dernière, inaccessible au public depuis 1963.

Certes, l'exposition ne procure aucune émotion comparable à celle qui vous saisi dans la grotte (que j'ai eu la chance de visiter en 2002). Mais elle permet de voir des répliques à l'identique de cinq panneaux peints et gravés absents de Lascaux 2, l'espace que l'on peut aujourd'hui visiter à quelques centaines de mètres de la grotte elle-même. Celui-ci n'en restitue qu'une partie seulement (la "salle des taureaux" et le "diverticule axial"), présente a contrario à Paris seulement sous la forme d'un film 3D (à regarder avec des lunettes ; on avait dû nous donner le modèle "enfant" ce matin).

Les cinq panneaux, disposés dans une zone sombre (et fraîche : la jeune femme que j'accompagnais s'y serait volontiers revêtue de l'une des fourrures portées par les mannequins figurant Cro-Magnon dans l'exposition), avec un éclairage variable qui permet de visualiser au mieux les traits gravés. Plus loin, une vaste salle permet, grâce à des vidéos et des tables tactiles interactives d'entrer dans les détails de la composition de ces panneaux, et d'aborder quelques propositions d'interprétation (le conte du chamane à propos de la "scène du puits" était évitable ; les préhistoriens n'ont pas finit d'expliquer après ça que c'est sans doute l'interprétation la moins vraisemblable).

Nous avons rapidement passé les vitrines présentant quelques éléments culturels des hommes de l'époque. Elles présentent en substance ce que l'on trouve dans tout bon musée de préhistoire. Indispensables pour le grand public, elles ne l'étaient pas pour nous.

Malgré des audio-guides au fonctionnement erratique (il me semblait pourtant avoir un peu d'expérience avec ce type d'engins), et après avoir évité des chutes à l'entrée et à la sortir de la boutique qui clôt inévitablement toute exposition qui se respecte, j'ai bien envie d'y retourner. Comment se lasser de contempler ces peintures, dessins et gravures? En attendant, j'ai ressorti le dernier livre vraiment complet sur Lascaux, oeuvre de Norbert Aujoulat. Si vous ne l'avez pas sous la main (il est étrangement absent de la boutique), vous pouvez toujours faire la visite virtuelle proposée par le Ministère de la Culture.

1 commentaire:

  1. J'ai adoré votre article, j'ai eu l'impression d'y être :) Merci

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