Je n'avais pas prévu de visiter l'abri
de Cap Blanc le même jour que les grottes de Font-de-Gaume et des
Combarelles. Mais comme celui-ci n'est qu'à 7 kilomètres de la
première, et que les horaires de visites étaient assez espacés,
j'ai demandé un créneau (je voulais aussi rentabiliser mon attente
sous la pluie). Je n'ai pas regretté.
L'abri de Cap Blanc est, comme son nom
l'indique, un abri sous roche : un creusement au pied d'une falaise.
Etait, plutôt, car une grande partie du plafond s'est effondrée,
dès la préhistoire. Aujourd'hui toutefois, on a plutôt le
sentiment d'être dans une grotte : un bâtiment a été construit il
y a presque 25 ans, afin de protéger la paroi rocheuse.
Et s'il est important de protéger la
paroi rocheuse, c'est qu'elle est sculptée, sur une vingtaine de
mètres de large. Elle présente, dans une magnifique composition
avec un relief saisissant, des chevaux, des bisons, et quelques
animaux mal identifiés. Le style indique que les sculpteurs
appartenaient à la même culture que ceux qui ont réalisé les
sculptures d'Angles-sur-l'Anglin, dans la Vienne : le Magdalénien
moyen. Les fouilles, menées au début du XXe siècle, ont hélas été
trop radicales pour permettre de poser des repères chronologiques
plus précis : aucun repérage des niveaux culturels, pourtant
présents, par rapport à la paroi ; aucune attention non plus aux
blocs rocheux tombés au sol.
La visite, précédée par celle d'un
petit espace de musée installé dans le bâtiment (avec notamment
une fresque de Gilles Tosello, et une reconstitution d'Elisabeth Daynes), n'est pas très longue. Mais l'espace ménagé le long de la
paroi est suffisant pour que l'on voie bien l'ensemble des
caractéristiques de la frise. Et le guide, très compétent et très passionné (il n'a pas été insensible au T-shirt "Pincevent" que je portais, et qui lui a permi d'énumérer une partie de la faune chassée au Magdalénien) n'était pas avare
d'explications de toute sorte.
La taille réduite de ce qu'il y a à
voir permet de le voir vraiment. Et d'essayer d'imaginer que ce mur
sculpté était, en plus, peint en rouge (seules des traces très
ténues de pigments subsistent aujourd'hui). On rêve de ce que l'on
pouvait voir, il y a 15 000 ans, sur les falaises de la vallée de la
Beune, où est situé Cap Blanc, et plus généralement dans les
abris sous roche, aujourd'hui effondrés et recouverts de sédiments. En attendant, vous pouvez vous faire une idée sur le site du Ministère de la Culture consacré à cet abri.
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