vendredi 12 juin 2015

Abri de Cap Blanc


Je n'avais pas prévu de visiter l'abri de Cap Blanc le même jour que les grottes de Font-de-Gaume et des Combarelles. Mais comme celui-ci n'est qu'à 7 kilomètres de la première, et que les horaires de visites étaient assez espacés, j'ai demandé un créneau (je voulais aussi rentabiliser mon attente sous la pluie). Je n'ai pas regretté.

L'abri de Cap Blanc est, comme son nom l'indique, un abri sous roche : un creusement au pied d'une falaise. Etait, plutôt, car une grande partie du plafond s'est effondrée, dès la préhistoire. Aujourd'hui toutefois, on a plutôt le sentiment d'être dans une grotte : un bâtiment a été construit il y a presque 25 ans, afin de protéger la paroi rocheuse.

Et s'il est important de protéger la paroi rocheuse, c'est qu'elle est sculptée, sur une vingtaine de mètres de large. Elle présente, dans une magnifique composition avec un relief saisissant, des chevaux, des bisons, et quelques animaux mal identifiés. Le style indique que les sculpteurs appartenaient à la même culture que ceux qui ont réalisé les sculptures d'Angles-sur-l'Anglin, dans la Vienne : le Magdalénien moyen. Les fouilles, menées au début du XXe siècle, ont hélas été trop radicales pour permettre de poser des repères chronologiques plus précis : aucun repérage des niveaux culturels, pourtant présents, par rapport à la paroi ; aucune attention non plus aux blocs rocheux tombés au sol.

La visite, précédée par celle d'un petit espace de musée installé dans le bâtiment (avec notamment une fresque de Gilles Tosello, et une reconstitution d'Elisabeth Daynes), n'est pas très longue. Mais l'espace ménagé le long de la paroi est suffisant pour que l'on voie bien l'ensemble des caractéristiques de la frise. Et le guide, très compétent et très passionné (il n'a pas été insensible au T-shirt "Pincevent" que je portais, et qui lui a permi d'énumérer une partie de la faune chassée au Magdalénien) n'était pas avare d'explications de toute sorte.

La taille réduite de ce qu'il y a à voir permet de le voir vraiment. Et d'essayer d'imaginer que ce mur sculpté était, en plus, peint en rouge (seules des traces très ténues de pigments subsistent aujourd'hui). On rêve de ce que l'on pouvait voir, il y a 15 000 ans, sur les falaises de la vallée de la Beune, où est situé Cap Blanc, et plus généralement dans les abris sous roche, aujourd'hui effondrés et recouverts de sédiments. En attendant, vous pouvez vous faire une idée sur le site du Ministère de la Culture consacré à cet abri.

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