samedi 13 juin 2015

Les Combarelles


J'ai pris une claque! Rassurez-vous, au figuré seulement. J'avais commencé la journée par la visite de la grotte de Font-de-Gaume. Je l'avais poursuivie par celle de l'abri du Cap Blanc. Je l'ai terminée (en ce qui concerne les visites) à la grotte des Combarelles, ornée elle aussi au Magdalénien, et située à 2 kilomètres seulement de Font-de-Gaume. J'en suis ressorti, après presque une heure, comme sur un nuage.


Les groupes de visite sont limités à sept personnes. Dans les passages étroits de ce long couloir, qui tourne parfois à angle droit, c'est un maximum pour bien voir les gravures sur la paroi. C'est aussi une mesure de conservation : pas trop de chaleur, pas trop de dioxyde de carbone, etc. La température doit rester à 11°C dans la cavité.

Mais ce petit nombre permet aussi de se rapprocher, si c'est possible, de l'atmosphère qu'ont connu les préhistoriques dans ce tunnel. Certes, on n'est pas, comme eux, obligé de se mettre à quatre pattes, voire de ramper : le sol a été considérablement abaissé pour permettre les visites (travaux qui ont d'ailleurs entraîné quelques dégradations des parois). Certes on bénéficie d'éclairage électrique ; mais celui-ci est intelligemment limité au niveau du sol, ce qui permet, quand on lève la tête, de trouver une relative obscurité.

Bien sûr, cette grotte, comme celle toute proche de Font-de-Gaume, s'est fortement dégradée depuis que des Magdaléniens sont venus y dessiner, peindre et graver des animaux, des figures humaines et des signes géométriques, il y a environ 15 000 ans. Elle non plus, n'a jamais été fermée, et l'air et l'eau ont continué à y circuler. Ainsi, les premières gravures vraiment visibles sont à au moins 100 mètres de l'entrée. Et si des traces de peinture subsistent sur les parois, ce sont essentiellement des coulures, l'eau ayant lessivé celles-ci. Nous n'avons vu qu'un seul dessin, un magnifique bouquetin tracé en noir.

Mais la guide nous a laissé le temps de regarder, de contempler, les gravures qui, elles, ont mieux résisté au temps que les peintures. Après quelques explications, un pointage sur la paroi pour nous révéler la figure (ce n'est pas toujours facile), silence. Et là c'est magique, on s'approche réellement de l'oeuvre.

Alors bien sûr j'aimerais bien avoir plus d'explications. Des suggestions sur l'organisation des scènes, éventuellement sur le sens possible des compositions. L'étude de cette grotte est loin d'être terminée (et il faudra bien du courage à ceux qui la poursuivront, pour démêler toutes les représentations qui parfois s'enchevêtrent, souvent sont cachées par d'épaisses couches de calcite. Mais visiter un tel site, c'est aussi ressentir de l'émotion devant des réalisations faites il y a 15 000 ans, par des hommes et des femmes dont je ne comprendrai jamais les motivations, mais dont je partage l'humanité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire